vendredi 20 avril 2012

Les jeux vidéos et la téléphonie freinent la croissance de Microsoft

A lire sur:  http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202021922123-chiffre-d-affaires-record-pour-microsoft-314590.php?xtor=EPR-1500-[nl_8h]-20120420-[s=461370_n=3_c=304_]-409905656@1

19/04 | 23:37 | mis à jour le 20/04 à 15:57 | Maxime Amiot

Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe a vu l'ensemble de ses activités progresser, hormis la division « Entertainment », qui affiche une perte opérationnelle. Cette branche concentre pourtant des innovations clefs pour le géant des logiciels.

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Maxime AMIOT
Maxime AMIOT Journaliste

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Reuters
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A priori, tout va bien pour Microsoft. Le groupe a publié, jeudi soir, des résultats au dessus des attentes pour son troisième trimestre fiscal. Son chiffre d'affaires est en hausse de 6 % sur un an, à 17,41 milliards de dollars, et son résultat opérationnel a grimpé de plus de 11%, à 6,374 milliards de dollars.
Cerise sur le gâteau, la majorité des métiers du groupe a affiché sur la période une croissance de leurs ventes et de leurs marges, qu'il s'agisse de Windows (qui profite d'un léger redressement du marché du PC), des solutions pour serveurs (boostés par le Cloud Computing), d'Office, ou même des services en ligne (Explorer) qui voient leur perte se réduire.
Seul reste un vilain petit canard : la division « Entertainment & Devices », qui regroupe les activités de jeux vidéos (Xbox), mais aussi son activité de téléphonie mobile (Windows Phone 7) ainsi que Skype, le service de visiophonie racheté l'année dernière pour 8,5 milliards de dollars. Cette division a généré 1,6 milliard de dollars de revenus, en baisse de 16 % sur un an. Surtout, elle génère une perte opérationnelle de 229 millions de dollars, contre un profit de 210 millions un an plus tôt.

Mauvaise passe pour l'entertainment

Ces mauvaises performances s'expliquent par deux points. D'une part le repli de la xBox 360, la console de jeux de Microsoft. Sur trois mois, le groupe de Redmond a vendu 1,4 million d'unités de sa console, un chiffre en baisse de 48 % sur un an. En termes de revenus, la baisse du chiffre d'affaires a été de 33 %, et a fait perdre 584 millions au groupe. Certes, l'effet de comparaison est défavorable : le troisième trimestre 2011 avait vu les ventes de xBox s'envoler, dans la lignée des bonnes performances de Kinect, le système de reconnaissance de gestes et de la voix, lancé en novembre 2011. De même, la xBox n'est pas la seule concernée : l'ensemble du marché des jeux vidéos est en difficultés chute libre, sous fond de vieillissement des consoles de salon (Wii, PS3, Xbox), qui sont sorties en 2005 et 2006 et sont donc en phase de déclin naturel.
La marge de la division pâtit aussi de la performance de Windows Phone, le système d'exploitation pour smartphones que tente d'imposer Microsoft via un accord de distribution avec Nokia. Pour l'heure, le finlandais n'a sorti que trois modèles intégrant l'OS de Microsoft -le dernier, le Lumia 900 a été lancé début avril aux Etats-Unis -, ce qui génère peu de revenus. Hors, dans le même temps, Microsoft a déjà commencé à payer le montant de l'accord -plus d'un milliard de dollars -lui permettant de distribuer son software sur les smartphones du fabricant. De quoi rogner sa rentabilité, sans compter les efforts de R&D nécessaires aux futurs développements du logiciel.
Au final, ces activités grand public peuvent donner l'impression de plomber les résultats du groupe. Que ce soit en termes de rentabilité -perte opérationnelle contre une marge opérationnelle de 36,6 % pour Microsoft dans son ensemble -mais aussi de perspectives économiques.
La xBox est aujourd'hui en train d'évoluer vers un modèle de console de jeux à celui d'un media center donnant accès à ses utilisateurs à une myriade de contenus (TV, VOD, jeux, et peut être bientôt visiophonie via l'intégration de Skype...). Mais elle se heurtera ainsi à la concurrence des télévisions connectées et des box des opérateurs.
Quant aux smartphones sous Windows, ils devront trouver leur place sur un marché dominé par Apple et Android. Deux défis compliqués, mais que Microsoft n'entend pas abandonner. « Aujourd'hui, la mobilité et les contenus guident l'innovation numérique. Microsoft ne peut pas se permettre de quitter ce terrain de jeux car il lui permet d'optimiser ses solutions à destination des professionnels » juge un analyste. Malgré tout, les investisseurs ne sont pas inquiets : le cours de Microsoft a grimpé de 20 % depuis le début d'année, et le groupe pèse plus de 260 milliards de dollars en bourse.
MAXIME AMIOT

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