mardi 20 mars 2012

Heliatek industrialise le photovoltaïque souple

Le 19 mars 2012 par Hugo Leroux

Imprimer des cellules photovoltaïques comme un journal
Imprimer des cellules photovoltaïques comme un journal
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L’entreprise allemande vient d’inaugurer une ligne de production de films photovoltaïques organique. Avec sa technologie, qui lui a valu le Prix de l’Innovation 2011 en Allemagne, Heliatek espère devenir le leader de la troisième génération de cellules photovoltaïques.
Le site de production d’Heliatek GmbH à Dresde (Allemagne) a été d’inauguré le 12 mars. Cet appareil de production, qui représente un investissement de 14 millions d’euros, fabriquera des panneaux solaires flexibles basés sur des matériaux semiconducteurs organiques. Le procédé fixe de courtes molécules organiques - appelées oligomères - semiconductrices sur un support souple par déposition sous vide. Le support est entrainé en continu par des rotatives, d'où son appellation "Roll-to-roll". La ligne tournera véritablement à plein régime à la fin de l'été 2012 pour atteindre 2 à 3 MW de capacité annuelle.

D’après l’entreprise, ce procédé possède une forte adaptabilité à la production de masse, permettant ainsi d'abaisser sensiblement les coûts. Il s'agit, du reste, de la première ligne de production au monde à l’utiliser, les concurrents d’Heliatek pariant sur des procédés d’impression classiques. « La déposition sous vide est déjà utilisée par l'industrie Oled. Elle permet d'évaporer les oligomères pour les recondenser sur le subtrat avec une grande reproductibilité », souligne Thibaud Le Séguillon, directeur général d’Heliatek GmbH.
Seconde ligne en 2014
Dans cette course à l'organique, la jeune entreprise allemande compte plusieurs atouts. Le Dr. Martin Pfeiffer, directeur technique et cofondateur d’Heliatek, s’est vu décerner en décembre 2011 le Deutscher Zukunftspreis. Ce prix de la technologie et de l’innovation, remis par le président Allemand, récompense l’électronique organique innovante grâce à laquelle Heliatek a signé un record mondial de rendement en 2011, à hauteur de 9,8%. Par ailleurs, la firme affiche des partenariats de recherche et d’investissement avec de puissants industriels, tels que BASF, Bosch ou Innogy Venture Capital (filiale de l’électricien RWE).

« Heliatek produira d’abord des cellules organiques pour des applications mobiles de type Energy-2-Go (sacs solaires, parasols, chargeurs de portables) à l’automne 2012 », précise Thibaud Le Séguillon. « Ces produits embarqueront l’énergie solaire verte partout où elle est nécessaire et prouveront surtout la viabilité de notre procédé. Dans un second temps s’ouvrira un marché de plus grande ampleur : le photovoltaïque intégré au matériaux du bâtiment. Dans cette optique, nous prévoyons de boucler un autre tour de table de 60 millions d'euros cette année pour ouvrir une nouvelle ligne de production ». Cette seconde ligne, prévue à l’horizon 2014, devrait faire sauter la production vers les 75 MW par an.

Par rapport aux deux premières générations de photovoltaïque, basées respectivement sur le silicium cristallin et les couches minces, les caractéristiques du solaire organique pourraient créer de nouvelles possibilités en termes d’intégration, de transparence, ou de recyclabilité des cellules. Mais son essor dépendra in fine du coût global, le fameux critère du "dollar par watt". Là encore, Thibaud de Séguillon affiche sa confiance : « Les films solaires organiques utilisent beaucoup moins de matière et sont plus faciles à poser. De plus, la matière organique que nous utilisons est bon marché, abondante et en grande partie recyclable. Si l'on atteint des volumes assez importants pour faire chuter les coûts de production, le prix de l'organique devrait rattraper celui des technologies traditionelles ».

Hugo Leroux

Pour en savoir plus : http://www.heliatek.com/?lang=en

Source: http://www.industrie.com/it/heliatek-industrialise-le-photovoltaique-souple.12930?emv_key=AJ5QmugnaTq78yA9MA#xtor=EPR-25

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