lundi 19 décembre 2011

Tablettes, le temps des applications

Le 15 décembre 2011 (11:02) - par Valery Marchive
 
Les DSI peuvent-ils encore faire le gros dos face la multiplication des tablettes et autres terminaux mobiles dans leurs environnements ? Apparemment pas, sauf s'ils souhaitent se laisser déborder par les utilisateurs. Accompagner, sécuriser semblent être les maîtres mots. Mais accompagner, cela veut dire aussi, sinon, surtout, proposer des applications adaptées à ces nouveaux terminaux. Afin que l’entreprise ne se contente pas de les subir mais puisse en retirer des bénéfices.

Tablettes, le temps des applications

Dans de nombreuses entreprises, les terminaux mobiles sont présents depuis longtemps. Parfois, il suffit de remonter à la fin des années 1990 avec l’avènement des premières offres data GPRS et des PDA durcis communicants. Comme s’en souvient Gérôme Billois, responsable du département sécurité du cabinet Solucom, on parle là d’applications historiques destinées aux techniciens et aux équipes de terrain. Et si le passage à de nouveaux terminaux - Android ou autre - ne s’est pas encore fait pour ces populations, c’est surtout «par manque de terminaux durcis ». Ce qui ne va pas, dans certains cas, sans poser de problèmes pour la maintenance ou le renouvellement des parcs, comme l’illustre le témoignage de Techmo-Hygiène, à la fin de ce dossier.
Mais la mobilité dans les entreprises a pris un important tournant courant 2007. Aujourd’hui, selon un sondage YouGov pour Citrix Online publié début juillet 2011, 74 % des entreprises n’ont aucune règle ni procédure ni système de gestion pour encadrer l’utilisation des terminaux personnels dans le cadre de l’entreprise. Mais déjà, dans 61 % des PME françaises, les employés auraient déjà recours à leurs terminaux personnels. Un recours justifié par la recherche de simplicité - en évitant la multiplication des appareils -, dans 65 % des cas, et par les performances du terminal personnel (51 %), supérieures à de nombreux égards à celles des terminaux mis à disposition par l’entreprise.
Ce qu’il est désormais commun d’appeler consumérisation de l’IT soulève bien des questions en matière de sécurité. Mais elle recèle aussi des opportunités, avec de nouveaux usages métiers. Gérôme Billois évoque ainsi le secteur aéronautique, «très dynamique» où plusieurs compagnies aériennes ont décidé de recourir à des tablettes tactiles pour dématérialiser les documentations techniques : «chez certaines, les personnels navigants commerciaux sont également équipés, et des iPad sont mis à disposition en première classe et en classe affaires.» C’est un premier usage, que l’on retrouve également dans le domaine des relations commerciales où la tablette permet d’améliorer les échanges. Et s’il n’y a pas encore eu un travail d’ergonomie des applications spécifique aux interactions commerciales sur des tablettes - comme la segmentation de l’écran en deux parties avec des sens d’affichage opposés - Gérôme Billois relève «une réflexion sur l’évolution de la relation commerciale elle-même ».
D’autres usages émergent et peuvent également recéler des gains de productivité pour les entreprises. Gérôme Billois évoque ainsi le support IT de proximité : «cela permet de gérer les interventions en local avec une prise de contrôle à distance des serveurs concernés, si nécessaire, à partir de la tablette. Chez certains de nos clients, nous avons observé des gains de 20 à 35 % sur les temps d’intervention, ainsi que d’importants gains qualitatifs.»
Et il y a bien sûr le développement d’applications métiers adaptées aux tablettes, ou l’adaptation d’applications existantes : «les demandes commencent à arriver par l’angle des applications B2C mais avec des questions de sécurité, de fonctionnalités, et d’ergonomie.» La seconde «grande vague» de la mobilité sera, selon lui de «retravailler des interfaces avec des applications natives ». Ainsi que des questionnements sur l’utilisation de HTML5 qui induit une forte dépendance à la connectivité réseau : «les applications natives sont plus populaires pour cette raison », explique Gérôme Billois. Là, ce sont les usages internes qui dominent, visant le comité de direction de l’entreprise voire, plus largement, son top 100 hiérarchique : «la première demande porte sur la dématérialisation des documents, notamment pour les délibérations.» Le tout assorti de quelques fonctionnalités complexes telles que les annotations, la synchronisation... «puis viennent les applications de reporting et les tableau de bord ». Et enfin les «demandes de transformation des applications métiers ».
Mais Gérôme Billois observe des freins, «notamment chez les commerciaux : les tablettes sont des outils de consommation de l’information, à mi-chemin entre PC et smartphone, avec des capacités de saisie de texte limitées ». Du coup, «souvent, les personnes sont équipées des trois appareils ». Une bien belle perspective pour les constructeurs... mais qui ne va pour simplifier la vie des utilisateurs alors que l’information est dispersée dans trois équipements différents et doit rester synchronisée.
La question des compétences se pose enfin, côté prestataires. Gérôme Billois l'évoque clairement, justement au sujet de la synchronisation, en prenant exemple sur iOS 5 et l’offre iCloud d’Apple : «il suffit de chiffrer les données à synchroniser mais il est rare de trouver des sociétés capables d’intégrer toutes ces considérations. Au final, la recommandation est souvent de désactiver iCloud.» Même chose du côté du travail sur l’ergonomie des applications : «on voit des développements très soignés mais aussi des catastrophes.» Dès lors, au final, pour Gérôme Billois, il reste encore d’importants progrès à faire «en termes de maturité ».

http://www.lemagit.fr/article/mobilite-applications-tablette-entreprise/10071/1/tablettes-temps-des-applications/?utm_source=essentielIT&utm_medium=email&utm_content=new&utm_campaign=20111216&xtor=ES-6

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire